Addictions
Le développement des addictions est devenu un enjeu de santé publique. Qu’il s’agisse des addictions aux substances psycho actives (tabac, alcool, drogues, etc) ou des addictions comportementales (jeux, temps sur les réseaux sociaux, hyperactivité sexuelle ou professionnelle), elles ont un impact majeur à tous les âges et dans de nombreux aspects de la vie des personnes: vie personnelle, affective, familiale, sociale, professionnelle.
L’engagement de la Fondation AUTONOMIA
Reprendre confiance, retrouver son autonomie
La mission de la Fondation AUTONOMIA est de contribuer à redonner de l’autonomie aux personnes concernées par ces dépendances.
Il s’agit de s’engager pour que ces personnes puissent retrouver confiance dans leurs capacités à modifier leur comportement, dans leur pouvoir d’agir, avec si besoin l’appui de leur entourage, de la collectivité et des professionnels.
En premier lieu, il s’agit de penser collectivement la prévention, l’éducation, le soutien psychologique, en proposant ou soutenant des accompagnements, des expériences qui contribuent aussi à éviter de passer de la consommation à l’addiction.
En second lieu, le soutien des proches des parents, des pairs, de l’employeur et des collègues dans le milieu professionnel est également au cœur de nos engagements.
L’addiction, éléments de contexte
Définition de l’addiction
L’addiction est une pathologie qui repose sur la consommation répétée d’un produit (tabac, alcool, drogues…) ou la pratique anormalement excessive d’un comportement (jeux, temps sur les réseaux sociaux, hyperactivité sexuelle ou professionnelle…) qui conduit à :
- une perte de contrôle du niveau de consommation/pratique
- une modification de l’équilibre émotionnel
- des troubles d’ordre médical
- des perturbations de la vie personnelle, professionnelle et sociale
Un diagnostic médical très normé qui amplifie la stigmatisation des usagers
Le diagnostic de l’addiction repose sur des critères bien définis, fixés par des instances internationales de santé mentale et répertoriés dans le Diagnosticand Statistical manual of Mental disorders (DSM).
Parmi ces critères, on trouve la perte de contrôle de soi, l’interférence de la consommation sur les activités scolaires ou professionnelles, ou encore la poursuite de la consommation malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre.
Un sujet est considéré comme souffrant d’une addiction quand il présente ou a présenté, au cours des 12 derniers mois, au moins deux des onze critères suivants :
- Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving)
- Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu
- Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou au jeu
- Augmentation de la tolérance au produit addictif
- Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu
- Incapacité de remplir des obligations importantes
- Usage même lorsqu’il y a un risque physique
- Problèmes personnels ou sociaux
- Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité
- Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu
- Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques
L’addiction est qualifiée de faible si 2 à 3 critères sont satisfaits, modérée pour 4 à 5 critères et sévère pour 6 critères et plus.
Les experts du DSM ne recensent comme addiction que les dépendances aux substances et celle aux jeux vidéo et d’argent. Les usages intensifs de smartphone, l’hyperactivité sexuelle ou professionnelle ne sont pas, à ce jour, considérés comme d’authentiques addictions
Les enjeux de la recherche
La recherche dans le domaine des addictions porte sur les différentes drogues ou activités addictives, et vise à explorer plusieurs dimensions, notamment les mécanismes neurobiologiques et les susceptibilités individuelles.
Les chercheurs tentent en particulier de clarifier certains points : pourquoi, face à un même produit, certaines personnes deviennent dépendantes et d’autres pas ? Pourquoi l’addiction est-elle si difficilement réversible ?
Quelles sont les conséquences à long terme des consommations de substances psychoactives sur le cerveau des adolescents ? Elle porte également sur l’amélioration de la prise en charge des personnes addictes.
L’addictologie française s’est construite sur des bases qui permettent le dialogue interdisciplinaire au bénéfice des personnes addictes et de leur entourage. Au bénéfice aussi d’un regard social et coopératif sur ces questions, a un moment ou les conditions sociales et sociétales n’ont jamais été aussi addictogènes.
Elle avance dans des approches cliniques et thérapeutiques plurielles, systémiques, intégrées, centrées sur la subjectivité de l’usager et respectant ses choix de vie.
Sources
www.inserm.fr/information-ensante/dossiersinformation/addictions
www.actions-addictions.org
www.drogues.gouv.fr
Les chiffres clefs
Les consommations de substances psychoactives en population générale (Publié le 01/10/2019)
Source : la MIDELCA https://www.drogues.gouv.fr/
Cannabis
- 18 millions d’expérimentateurs
- 1,5 million consomment régulièrement du cannabis
- 900 000 en consomment tous les jours
Autres drogues
- 500 000 expérimentateurs d’héroïne
- 2,1 millions d’expérimentateurs de cocaïne
- 1,9 millions expérimentateurs de MDMA/ecstasy
- La consommation problématique de drogues autres que le cannabis concernerait 350 000 usagers.
Alcool
- 3,4 millions de personnes ont une consommation à risque
- 41 000 décès par an attribuables à l’alcool (2015)
- 19,4% des jeunes de 18 à 24 ans ont connu des ivresses régulières (au moins dix ivresses au cours des 12 derniers mois) en 2017
- 10% des 18-75 ans boivent à eux seuls 58% de l’alcool consommé,
- 32% des femmes enceintes ont consommé au moins une fois de l’alcool pendant la grossesse, mais seules 3% déclarent une consommation hebdomadaire
Tabac
- 14 millions de fumeurs quotidien (tranche 11-75 ans)
- 30 % d’hommes et 24% de femmes sont des fumeurs quotidiens (tranche 18-75 ans)
- En 2017, un Français sur trois de 18-75 ans (33 %) a déjà essayé la cigarette électronique et 2.7 % sont des vapoteurs quotidiens (3,4% d’hommes et 2,1% de femmes).
- 75 000 décès par an attribuables au tabac (2015)
- 24% des femmes enceintes fument quotidiennement pendant leur grossesse (2010)
Nouveaux produits de synthèses ou « RC » (Research Chemicals)
- 1,3 % des 18-64 ans ont expérimenté les cannabinoïdes de synthèse (2017)
- 3,8 % des jeunes de 17 ans disent avoir expérimenté un NPS (2017)
- 286 nouveaux produits de synthèse répertoriés en France depuis 2008 dont 16 en 2018
Les consommations de substances psychoactives à 17 ans (Publié le 15/02/2018)
A 17 ans, les jeunes sont 11,7 % à n’avoir jamais expérimenté l’alcool, le tabac ou le cannabis
Une consommation liée à la situation scolaire
Usage régulier en % | Elèves | Apprentis | Sortis du système scolaire |
---|---|---|---|
Tabac quotidien | 22% | 47,3% | 57% |
Alcool régulier | 7,5% | 18,4% | 12,6% |
Cannabis régulier | 6% | 14,3% | 21,1% |
Cannabis
- 39 % des jeunes ont expérimenté le cannabis
- 7 % en font un usage régulier et les garçons deux fois plus que les filles
Alcool
Une consommation au-dessus de la moyenne européenne
- 14 % des jeunes déclarent ne jamais avoir bu d’alcool
- 15 % des jeunes affirment qu’ils consomment dans l’espace public (rue, parc, etc.)
- 44 % ont connu une alcoolisation ponctuelle importante (API) dans le mois
- 90 % des consommations ont lieu entre amis
- 30 % des consommations se déroulent en présence des parents
Tabac
- 25 % des jeunes de 17 ans fument quotidiennement
- 52 % ont déjà expérimenté la cigarette électronique et 2 % sont des usagers quotidiens
L’usage quotidien a davantage baissé chez les filles que chez les garçons
Les pratiques numériques (donnée publié le 10/03/2020)
Equipement numérique et usages
- La France compte 88% d’internautes
- 95% des français de 12 ans et plus possèdent un téléphone mobile dont 77% un smartphone
- Plus d’1 français sur 2 se connecte à Internet depuis un smartphone
- 1 personne sur 2 utilise internet pour chercher des informations sur la santé et 1 sur 7 échange à ce sujet sur les réseaux sociaux
- 3/5ème du temps passé sur les écrans par les 15-19 ans est concentré sur les applications Snapchat, YouTube et Instagram
Pratiques en ligne et hors ligne des jeux d’argent et de hasard (JAH)
- 14% des adolescents de 17 ans ont déclaré avoir joué à un jeu d’argent et de hasard en ligne
- 2 millions de joueurs en ligne en 2012 sur les sites légaux
- 10 % de l’ensemble des dépenses de jeux d’argent des Français se font sur internet (2016).
En milieu professionnel
- Les joueurs problématiques ont une probabilité d’être au chômage supérieure de 6,56 points par rapport au reste de la population
- 37% des actifs utilisent les outils numériques professionnels hors temps de travail
- 62% des actifs considèrent que des règles devraient être mises en place concernant le droit à la déconnexion
- 4 actifs sur 5 considèrent que son entreprise n’intervient pas pour limiter les usages des outils numériques
Autres sources, textes officiels
https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2018/11/circDGS-Plan-Addiction.pdf
https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2018/11/Plan-national-de-reduction-du-tabagisme.pdf
https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2018/11/plan_addictions_2007_2011.pdf
https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2018/11/rapp_activiteELSA2005.pdf
https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2018/11/circDGS-Plan-Addiction.pdf
https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2018/11/39902057livre-blanc-26-mai-1-pdf.pdf